Mathieu van der Poel semble souffrir sur le Tour de France.
En pleine méforme depuis le début du Tour, Mathieu van der Poel a aussi été victime d’une crevaison, mercredi, sur une étape où il espérait pourtant briller.
Son absence dans la côte du Cap Blanc-Nez, mardi, où Wout van Aert avait lancé son attaque fatale posait déjà question. Pourquoi Mathieu van der Poel, qu’on aurait pensé à l’avant pour accompagner ou provoquer un coup, était-il à l’arrière ? L’idée qu’il économisait son énergie pour les pavés faisait office de réponse, comme depuis le début de ce Tour, où on louait sa patience en vue d’un coup de massue qu’on l’imaginait donner mercredi.
Au pied du car de son équipe, stationné à quelques mètres de la tranchée d’Arenberg, Van der Poel commentait sa course, sans fausses excuses : « Aujourd’hui (mercredi), j’ai été pire (que mardi). Je suis l’ombre de moi-même et c’est frustrant. Je n’ai aucune idée de ce que j’ai. Je n’avais pas les jambes que je voulais. J’avais déjà des doutes au départ ce matin, parce que mes premiers jours du Tour n’étaient déjà pas bons. Mais on roulait calmement, ça ne se voyait pas. Aujourd’hui, c’était vraiment l’étape que j’aimais et beaucoup de choses étaient possibles, mais pas avec ces jambes-là. Je l’ai senti très tôt. Je n’avais même pas de jus pour me placer avant le premier secteur. »
Il ne cerne pas les raisons de cette méforme mais il avoue la redouter depuis Copenhague : « Au Danemark, je sentais déjà que dès qu’ils accéléraient, j’étais à ma limite. » Il avait ressenti le même coup de frein sur le Tour d’Italie. « Ça ne se voyait pas parce que j’ai porté le maillot rose au début mais ensuite, même si j’étais parfois dans l’échappée, je n’avais jamais les jambes pour finir. »
L’ombre de lui-même
Christoph Roodhooft a l’oeil sombre. « On a vu qu’il n’était pas là au moment important de la course, et cinq minutes plus tard, il était lâché, constate le manager d’Alpecin-Deceuninck. Il nous a dit qu’il n’avait pas de bonnes sensations avant Copenhague et on avait décidé qu’il passerait quelques jours tranquilles. C’est difficile à expliquer… Je ne sais pas ce qu’il a. Pour la suite du Tour, on n’a pas d’ambition au général, on va essayer de gagner une ou deux étapes. »
Son frère David pointe les attentes très fortes autour de lui. « Il n’a pas les bonnes sensations et aujourd’hui, dans une course plus dure, ça s’est vu. C’est la preuve qu’il ne ment pas quand il dit chaque jour qu’il n’est pas à son niveau. Mathieu ne bluffe pas. Quand il est bien, il le dit et il est le premier à dire qu’il n’est pas bien. Il m’a dit aussi qu’il n’avait pas d’explication. Mais les gens attendent beaucoup de lui. Être bien ou très bien, ça ne suffit plus. Ce qu’il traverse là rappelle que gagner une course, c’est dur, et gagner une étape du Tour, c’est exceptionnel, ça ne peut pas arriver tous les ans. Ce qu’il a fait l’an passé (une victoire, six jours en jaune), on ne le fait peut-être qu’une fois dans sa carrière. »
Il voit même une conséquence positive à l’état actuel de son frère, qui se fixe aussi lui-même des ambitions très hautes : « Il est déçu et frustré. Il a travaillé dur pour être bien au Tour, il s’entraîne pour faire de belles choses, mais en réalité, heureusement que ce n’est pas aussi facile pour lui que tout le monde l’imagine. »
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